Sur l’altiplano
Sur l’altiplano

La Bolivie est un pays rude. C’est une chose de s’y rendre en tant que touriste. Et c’en est une autre que d’en faire l’expérience directe, du point de vue de la vie quotidienne. Parce que ce pays a enchanté mon jeune frère, j’ai l’occasion de vivre la seconde option avec lui à Cochabamba au début de l’année 2016. Première fois en Amérique du Sud … première tasse de coca et première mastication … première fois au-dessus de cinq mille mètres … première tasse de chicha et premier repas de cochon d’Inde … première fois à pratiquer mes deux semestres d’espagnol pas pratiqué depuis longtemps … première fois à voir des traces de dinosaures et première fois à marcher à travers un désert sans fin … première fois ceci, première fois cela. L’Amérique du Sud est colorée … le thé de coca donne la bonne dose de force et le mâcher en donne encore plus … même à plus de cinq mille mètres dans l’air raréfié, je n’ai pas envie de m’évanouir, ce qui est un peu décevant (on m’a dit que c’est parce que j’ai un nombre élevé de cellules sanguines rouges) … la chicha est une bonne chose, surtout celle qui est faite maison, et il en va de même pour le cochon d’Inde … Les traces de dinosaures m’ont rappelé ma vieille passion pour l’histoire naturelle, et la randonnée dans l’Atacama sans fin m’a rappelé l’un de mes vieux rêves. Les expériences se succèdent, comme les perles d’un chapelet que les vieilles dames récitent tranquillement dans les églises locales. Je rencontre des gens bien, je rencontre des gens que je ne veux pas rencontrer à nouveau. Comme partout. Et comme partout, les premiers sont beaucoup plus nombreux. Et c’est tant mieux. Car … que vaudrait un pays merveilleux avec des jungles luxuriantes, des plateaux arides et des condors volant dans le ciel bleu clair sans des gens dont on aimerait se souvenir ?