Prononciation du malgache

La prononciation malgache n'est pas compliquée. Les mots sont prononcés essentiellement selon leur graphie. Dans le tableau ci-dssous, nous pouvons trouver un résumé des particularités de cette prononciation. La voyelle finale a et certaines syllabes finales sont presque muettes. Les e et o finales sont, par contre, toujours prononcées. Le phonème i à la fin de mot est orthographié y. Dans les mots composés, par contre, il s'écrit i, comme dans marary - mararin-teny. Sur le tableau, la prononciation est indiquée selon l'alphabet phonétique international API entre crochets. Dans les exemples, là où c'est possible, cette pronociation est marquée aussi d'une façon informelle par des équivalents approximatifs selon l'orthographe français.

Les mots, y compris les monosyllabes, ont leur propre accent. Il est placé généralement sur l'avant-dernière syllabe. Si un mot se termine par deux voyelles (ex. : mahay), l'accent porte sur la dernière syllabe. Pour les mots qui se terminent par -na, -ka ou -tra l'accent se déplace à la troisième syllabe en partant de la fin. Les mots empruntés à des langues étrangères ne suivent pas toujours les règles d'accentuation en malgache. Dans les exemples suivants, la syllabe soulignée est celle sur laquelle porte l'accent.

e ⇒ [e] /é/, ex: reny ⇒ /réni/
h ⇒ [h] presque muet, ex: ahy ⇒ /ahy/
j ⇒ [dz], ex: mijery ⇒ /midzéri/
ô ⇒ [o], ex: tely ⇒ /hôtéli/
o ⇒ [u] /ou/, ex: folo ⇒ /foulʷ/
s ⇒ [ʃ], entre /ss/ et /ch/, ex: saka ⇒ /ʃakə/
ao ⇒ [o], ex: taona ⇒ /tônə/
ao ⇒ [au] /aou/ à la fin de mot, ex: manao ⇒ /manaou/
oa ⇒ [o], ex: toaka ⇒ /tôkə/
oa ⇒ [uə] /ouə/ à la fin de mot, ex: roa ⇒ /rouə/
ts ⇒ [ʈʂ] /ts/, ex: betsaka ⇒ /bétsakə/
tr ⇒ [ʈʳ] /trsch/, ex: trano ⇒ /trschanou/
dr ⇒ [ɖʳ] /d rsch, ex: andro ⇒ /andrschou/
ñ, n̈ ⇒ [ɲ], /gn/ en mots dialectaux, ex: mañelo ⇒ /magnélou/

Remarques sur la grammaire

Le malgache est une langue très belle et très riche, mais en même temps une langue très flexible. Dans ce qui suit nous faisons un résumé très sommaire de ses éléments de base qui sont nécessairement incomplets et simplifiés. Pour une compréhension plus complète de la langue, il faudra non seulement entreprendre une étude beaucoup plus approfondie, mais aussi envisager un séjour prolongé à Madagascar pour se mettre en contact avec la langue vivante.

Transformation des premières lettres des mots composés

f ⇒ p, ex: foam-po (coeur - au coeur)
h ⇒ k, ex: honkoalan-konko (palétuvier - mangrove)
l ⇒ d, ex: lohaan-doha (tête - en tête)
r ⇒ dr, ex: ranovakin-drano (eau - perméable)
s ⇒ ts, ex: sainamisara-tsaina (ésprit - avoir des idées contraires)
v ⇒ b, ex: Volanatakonam-bolana (Lune - éclipse lunaire)
z ⇒ j, ex: zazaafa-jaza (enfant - avoir avorté)

Typologie syntaxique

L'ordre des mots dans les phrases est fixe, mais quelque peu inhabituel pour les locuteurs européens. C'est un langage de type VOS, c'est à dire les éléments de la phrase suivent le modèle verbe-objet-sujet. Seulement un 3% des langues du monde suivent cet ordre des mots spécifique, entre autres le fidjien et le maya.

Ordre des mots de base

À cause du modèle VOS mentionné, les phrases neutres commencent par le prédicat (qui peut être un verbe, mais aussi, par exemple un adjectif), suit l'objet (qui développe le prédicat) et c'est seulement à la fin que vient le sujet. Une simple phrase en malgache ressemble donc à ceci: Mamaky boky ny mpianatra."Lire livre l'élève." - Élève lit un livre. Dans les phrases à termes multiples le complément circonstanciel se met après le sujet: Miandry ny taratasinao aho isan'andro."Attendre la lettre-de-toi je tous-les-jours." - Chaque jour, j'attends ta lettre.

Verbes auxiliaires avoir et être

Les verbes auxiliaires être et avoir n'existent pas en malgache. Les qualités et états ​​des choses s'expriment par l'adjectif en position de prédicat suivi par l'article ny ou un pronom personnel, par exemple: Tsara ny andro."Beau le jour." - C'est une belle journée., ou Faly aho."Heureux je." - Je suis heureux., ou encore Tanora ny raiko."Jeune le père-de-moi." - Mon père est jeune. Jusqu'à un certain point le sens du verbe auxiliaire "être" peut être traduit par l'expression misyil y a / il y est, par exemple dans la phrase Aiza no misy ny tranonareo?"Où que il-y-a la maison-de-vous?" - Où est votre maison? La forme négative de cette expression est tsy misyil n'y a pas / il n'y est pas souvent sous forme contractée tsisy, comme dans la phrase Tsisy olana!"Il-n'y-a-pas problème!" - Pas de problème.

Une autre façon de former les phrases qui contournent l'absence de l'auxiliaire "être" est l'inversion de l'ordre des mots. Le sujet est à la première place dans la phrase, suivi par la particule no, ou dia et enfin par le verbe, un nom ou un adjectif en fonction d'objet. Le but d'une telle construction est de mettre en valeur le sujet, par exemple, dans la phrase Ianao no nanoratra ity taratasy ity."Tu qui passé-écrire ceci lettre ceci." - C'est toi, qui as écrit cette lettre. Un autre exemple, où la particule no est suivie d'un nom en fonction de sujet est Izaho no mpiandry ondry tsara."Je qui berger brebis bon." - Je suis le bon berger. Toutes les deux particules (no et dia) peuvent se traduire par "qui" ("dont", "celui qui", "quoi", etc.). Il existe cependant entre eux une différence. Le no porte en soi un sens de choix. Dans le premier exemple, on peut dire C'est toi (et personne d'autre), qui a écrit cette lettre. Inversement le dia porte un sens d'exclusivité. Il exprime, qu'on ne peut dire rien d'autre sur le sujet sinon ce qui est dit par le prédicat où par l'objet. Ianao dia nanoratra ity taratasy ity.Vous avez écrit cette lettre (seulement cette lettre et rien d'autre).

Il convient de souligner que ni ny, ni no ou dia ne veulent pas en eux-mêmes dire "être", bien que leur position dans les phrases pourrait porter erronément à une telle conclusion. Dans le premier cas, il s'agit d'un article, dans le second ce sont deux particules déterminatives. Pour conclure nous pouvons ajouter que si la particule no est suivie par une autre particule ho, cela donne le sens de mouvement, comme dans no ho mianavaratrase déplacer vers le nord. Attention à ne pas confondre les deux particules no ho avec la conjonction noho, qui signifie à cause de.

Phrases avec les verbes passifs

Les phrases avec le verbe au passif sont très fréquentes en malgache. Le prédicat en forme passive peut porter le suffixe possessif et indiquer l'action qui s'exerce (par exemple, par une personne) sur le sujet, comme dans la phrase Vidiko ny trano."Être-acheté-par-moi la maison." - J'ai acheté la maison., ou bien dans un exemple plus complexe Efa ela izay tsy nahitako azy intsony."Déjà longtemps que ne passé-être-vu-par-moi lui plus." - Ça fait déjà longtemps depuis que je l'ai vu. Les suffixes possessifs sont détaillés dans la section "Pronoms".

Voix circonstancielle

Si dans le message l'emphase porte sur les circonstances de l'action exprimée par le prédicat, c'est-à-dire sa place, le temps, la méthode d'exécution et analogues, on emploie le verbe en voix circonstancielle (voir la section "Verbes"). En français, où cette voix n'existe pas, une telle construction se traduit souvent par des adverbes, ou par une phrase subordonnée. Exemples:
Andidiana ny hena ny antsy."Couper-voix-circonstancielle la viande le couteau." - C'est un couteau, qui est utilisé pour couper la viande.
Any Fianarantsoa no ividianako trano." Là-bas-hors-de-vue Fianarantsoa là-où acheter-voix-circonstancielle maison." - C'est à Fianarantsoa, où j'ai acheté une maison.

D'autres exemples de l'ordre des mots dans de différents types des phrases sont présentés dans la section "Verbes".

Dérivation lexicale

Le malgache permet une grande liberté dans la formation des mots par dérivation lexicale. Voici des exemples de certains affixes couramment utilisés:

faha-: préfixe formant les noms abstraits des mots commençant par "maha-"; il peut également apparaître avec le suffixe -na (aussi le préfixe des nombres, voir la section "Nombre").
ngeza - fahangeza(na)grand - grandeur
faha-: préfixe marquant un temps dans le passé.
zaza - fahazazaenfant - en temps d'enfance, quand il était enfant
fan-: préfixe formant les noms verbaux désignant la manière à partir des verbes actifs qui commencent par "man-".
soratra (manoratra) - fanoratraécrire - style d'écriture
fan-...-ana: préfixe et suffixe formant les noms verbaux des verbes actifs qui commencent par "man-".
soratra (manoratra) - fanoratanaécrire - écriture (activité)
fi-: préfixe formant les noms verbaux de verbes commençant par "mi-".
miarahaba - fiarahabanafélicitater - félicitations
ha-: préfixe des adjectifs formant des noms abstraits.
avo - haavohaut - hauteur
ha-...-ana: préfixe et suffixe des nombres signifiant le nombre de jours
telo - hateloanatrois - trois jours.
i-: préfixe formant des noms des lieux signifiant "l'endroit où ...", très fréquent dans les noms des lieux malgaches.
vato - Ivatopierre - "là où sont les pierres" (nom d'aéroport près d'Antananarivo)
hosy - Ihosycorde pour guider le zébu - "là où est restée la corde pour guider zébu" (nom d'une ville dans le sud de Madagascar)
Merina - ImerinaMerina (nom d'un ethnique) - "là où sont les Merina" (le nom historique d'un région de Madagascar)
i-: préfixe formant les adjectifs ou les adverbes à partir des noms.
maso - imasoyeux - sur les yeux (bien visible)
voho - ivohodos - derrière, au dos
fi(amp)-: préfixe indiquant la réciprocité.
fandeferana - fifandeferanapatience - avoir de la patience l'un avec l'autre
ma-: préfixe formant les adjectifs des substantifs.
loto - malotosaleté - sale
maha-: préfixe formant les verbes et les adjectifs indiquant la possibilité ou la capacité d'effectuer une certaine action.
foy - mahafoyabandonné - pouvoir quitter
manka-: préfixe formant les verbes transitifs.
hamy - mankamamydouceur - trouver quelque chose doux
mp-: préfixe formant les noms des personnes qui effectuent une action.
maka sary - mpaka saryphotographier - photographe
-om-: l'un des rares infixes en malgache.
sary - somaryimage - comme (à l'image de)
tafa-: préfixe verbal signifiant une action effectuée sur le sujet par hasard ou par un agent extérieur.
petraka - tafpetrakas'asseoir - être assis (par quelqu'un)
voa-: préfixe dérivé de "voa" - fruit, marquant le résultat d'une action au passé, qui a des conséquences sur le présent.
fidy - voafidychoix - à être choisi (qqun où qqch, qui est le résultat d'une sélection passé)

Exemple de la dérivation de la racine adina - examen:
adininaêtre examiné
adinadinaêtre un outil d'examen
mahadinaêtre capable d'examiner
manadinaexaminez!
manadinaexaminer
madinasuspicieux, qui examine souvent
voadinaqui a été examiné
fanadinala façon dont on examine
fanadinanaexamen
mpanadinaexaminateur

Substantifs

Article

ny: article générique, qui ne distingue pas le nombre grammatical. Il indique que le mot suivant a la fonction d'un substantif, même si celui-ci serait normalement une autre unité lexicale.
ny trano(une) maison ou (plusieurs) maisons
Mankivy ny miaina.La vie est amère. (bien que miaina est essentiellement un verbe, il se traduit par un substantif).
ilay: équivalent de l'article défini, qui fait référence à une personne ou une chose précédemment mentionnée.
Azonao ve, ka marary ilay olona?Le savais-tu qu'il était malade? (celui dont on a déjà parlé)
i: article informel indiquant une personne
i nenymaman
Ra-: l'article formel (sous forme d'un préfixe) indiquant une personne.
Paoly - RapaolyPaul - monsieur Paul
ry: article formel indiquant plusieurs personnes.
ry Rasoafamille Rasoa

Genre et nombre grammaticaux

À l'exception de certains pronoms personnels et démonstratifs, le malgache ne distingue ni le genre, ni le nombre grammatical. Par conséquent ny trano veut dire (la) maison ou (les) maisons, ou bien dans le cas du genre: ny vadikomon mari aussi bien que ma femme.

Adjectifs

La position habituelle de l'adjectif dans la phrase est immédiatement après le mot auquel il se rapporte; par exemple olona tsaraun homme bon. L'adjectif peut prendre le rôle de prédicat et remplacer l'auxiliaire inexistant "être" dans des phrases faisant référence aux propriétés et aux états. (D'autres précisions supplémentaires sur ce phénomène dans la "Typologie syntaxique")

réduplication: elle affaiblit le sens de l'adjectif.
mavo - mavomavojaune - jaunâtre
tsara - tsaratsarabon - passable, à peu près bon
degrés de comparaison: à l'aide de kokoa/noho et indrindra, une fonction similaire ont aussi tena et dia (voir "Verbes auxiliaires avoir et être").
tsara - tsara kokoa/noho - tsara indrindrabon - mieux (que) - le meilleur
tsara - tena tsara - tsara dia tsarabon - très bon - bon et rien d'autre que bon
comparaison: à l'aide d'expressions comparatives tahaka ny, toy ny et ohatra ny
Tiavo ny namanao tahaka ny tenanao.Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Lehibe toy ny fosa ny saka.Fosa est grande comme un chat.
Tsy lehibe ohatra ny anay ny tranonao.Ta maison n'est pas aussi grande que la nôtre.

Pronoms

Les pronoms en malgache distinguent le nombre grammatical, mais pas le genre. La seule exception sont les pronoms personnels informels comme ise / indry, qui sont utilisés uniquement en s'adressant aux hommes / femmes dans certains contextes sociaux. La première personne du pluriel (nous) distingue la forme exclusive (exc.) et inclusive (inc.). La forme exclusive n'inclut pas dans le "nous" la personne à qui on s'adresse; par exemple dans la phrase Miarahaba anareo izahay.Nous vous saluons., où un groupe d'orateurs s'adresse à des nouveaux arrivés. Au contraire la forme inclusive inclut dans le "nous" la personne à laquelle nous nous tournons, comme dans la phrase Hiainga isika rahampitso.Nous partons demain., où le leader d'un groupe parle à ses compagnons de voyage.

Pronoms personnels - conjoint sujet

Ces pronoms sont placés seuls dans une phrase, généralement à la fin, en fonction de sujet, comme dans Miarahaba anareo aho.Je vous salue. Izaho est une forme emphatique d'aho, et se met au début de la phrase dans des phrases de type Izaho no ...C'est moi, qui ... Le pronom ianao a le caractère de respect et est utilisé dans les expressions de politesse. Pour la forme familière ("tutoiement") entre personnes proches, on peut, à la place de ianao, employer l'un des mots suivants: ise, ialahy, indry ... consulter le dictionnaire pour le sens exact.

je: aho/izaho
tu: ianao
il, elle: izy
nous (exc.): izahay
nous (inc.):isika
vous: ianareo
ils, elles: izy ireo

Pronoms personnels - conjoint complément et disjoint

Ils jouent le rôle de l'objet dans les phrases. Ils sont généralement placés entre le sujet et le prédicat, comme par exemple en Miarahaba anareo izahay.Nous vous saluons.

me / moi: ahy
te / toi: anao
le, la / lui: azy
nous (exc.):anay
nous (inc.):antsika
vous: anareo
les / eux, elles: azy ireo

Suffixe possessif

Les suffixes suivants ont une double fonction. Lorsque connectés à un nom (substantif, adjectif) ils donnent le sens du possessif (trano - tranonaomaison - ta maison). S'ils sont connectés à un verbe, ils marquent la personne, par laquelle l'action a été effectuée: voavonjy - voavonjikoqui est sauvé - qui est sauvé par moi, ou mieux dont j'ai sauvé.

mon / par moi: -(k)o
ton / par toi: -(n)a
son / par lui: - ny
notre / par nous (exc.): -(n)ay
notre / par nous (inc.): -(n)tsika
votre / par vous: -(n)areo
leur / par eux:-(n)dreo

Démonstratifs

Les pronoms démonstratifs sont présentés avec les adverbes de lieu dans la section "Adverbes", car ils partagent avec eux une partie importante de la morphologie.

Nombres

Cardinaux

Les nombres cardinaux sont énumérés dans le dictionnaire. Voici quelques règles de leur formation. Il est important de noter que les nombres malgaches sont lus en commençant par les unités et que les ordres sont connectés par les conjonctions ambin'ny, amby et sy. Voir les exemples suivants:

firy​​: combien.
ambin'ny: conjonction des nombres de 11 à 19.
roa ambin'ny folodouze ("deux et dix")
amby: conjonction des nombres de 21 à 99.
roa amby fitopolosoixante-douze ("deux et soixante-dix")
-polo: suffixe formant les nombres décimaux.
roa - roapolo, fito - fitopolodeux - vingt, sept - soixante-dix
-(n)jato: suffixe formant les centaines (dérivé de zatocent).
roa - roanjato , fito - fitonzatodeux - deux cents, sept - spet cents
arivo: il marque les milliers.
arivo - roa arivomille - deux milles
alina: il marque les dizaines de milliers.
iray alina - roa alinadix milles - vingt milles
hetsy: il marque les centaines de milliers.
iray hetsy - roa hetsycent milles - deux cents milles
sy: conjonction des centaines et milliers.
23 456enina amby dimampolo sy efajato sy telo arivo sy roa alina"six et cinquante et trois milles et deux dix-milles"
taona 2014taona efatra ambin'ny folo sy roa arivoannée quatre et dix et deux milles

Ordinaux

fahafiry: en quel rang.
faha-: préfixe des ordinaux.
iray - ny voalohanyun - le premier (exception)
roa - ny faharoadeux - le deuxième
telo - ny fahatelotrois - le troisième
efatra - ny fahefatraquatre - le quatrième (devant "efatra" et "enina" le préfixe change en "fah-")
iraika ambin'ny folo - ny faharaika ambin'ny foloonze - le onzième

Multiples

impiry: combien de fois.
in-: préfixe des multiples.
iray - indrayun - une fois
roa - indroadeux - deux fois
telo - intelotrois - trois fois
fanimpiry: pour combien de fois.
fanin -...- ny: préfixe et suffixe de répétition.
iray - voalohanyun - pour la première fois (exception)
roa - fanindroanydeux - pour la deuxième fois
telo - fanintelonytrois - pour la troisième fois
efatra - faninefanyquatre - pour la quatrième fois (exception)
folo - fanimpolonydix - pour la dixième fois

Fractions

ampahafiriny: combien de parties.
ampaha-...-ny: préfixe et suffixe des fractions (le préfixe est une connexion de "an-" et du préfixe des nombres ordinaux "faha-").
roa - antsasakadeux - un demi (exception)
telo - ampahatelonytrois - un tiers
efatra - ampahefanyquatre - un quart (exception)
dimy - ampahadiminycinq - un cinquième
folo - ampahafolonydix - un dixième
telo ampahefanytrois quarts
tsifirifiry: par combien.
tsi-: préfixe marquant la division en groupes, il est suivi par un nombre cardinal dupliqué.
iray - tsirairayune par une
roa - tsiroaroadeux par deux
telo - tsitelotelotrois par trois
efatra - tsiefatrefatraquatre par quatre

Verbes

La racine dans les exemples suivants est vidy ⇒ prix.

Voix active

présent: m-/mi-/man- ⇒ mividy
Mividy trano aho.J'achète une maison.
passé:n-/ni-/nan-⇒ nividy
Nividy trano aho.J'ai acheté une maison.
futur:h-/hi-/han- ⇒hividy
Hividy trano aho.Je vais acheter une maison.

Voix passive

présent: -ana/-ina ⇒ vidina
Vidina ilay trano.La maison est achetée.
passé: n(o)-...-ana/ina ⇒ novidina
Novidina ilay tranoLa maison a été achetée.
futur: h(o)-...-ana/ina ⇒ hovidina
Hovidina ilay trano.La maison va être achetée.

Voix circonstancielle

Une voix verbale inexistante en français. Elle est souvent traduite du malgache par des adverbes ou par une phrase subordonnée. Cette voix sert à mettre l'accent sur le lieu/temps/manière où autre circonstance de l'action décrite par le verbe.

présent: i-/an-...-ana ⇒ ividianana
Any Fianarantsoa no ividianako trano.C'est à Fianarantsoa, où j'achète une maison.
passé: ni-/nan-...-ana ⇒ nividiana
Tany Fianarantsoa no nividianako trano.C'est à Fianarantsoa, où j'ai acheté une maison.
futur: hi-/han-...-ana ⇒ hividiana
Any Fianarantsoa no hividianako trano.C'est à Fianarantsoa, où je vais acheter une maison.

Aspect perfectif et imperfectif

perfectif: voa- ⇒voavidy
Voavidy ny fiarakodia aho.J'ai acheté la voiture.
imperfectif: no- ⇒ novidy (également la marque du passé de la voix passive)
Novidy ny fiarakodia aho.J'achetais la voiture.

Impératif

verbes actifs (impératif plus fort): -(n)a/-(s)a ⇒ mandehana
mandeha - mandehana!partir - pars!
verbes passifs (impératif plus faible): - y/-o ⇒ vidio
vidina - vidio!être acheté - achète!
impératif négatif: aza + indicatif ⇒ aza mandeha
mandeha - aza mandeha!aller - ne va pas!
atténuation de l'impératif, ou l'expression du désir: mba + impératif + kely ⇒ mba omeo kely
omeo - mba omeo sokola kelydonner - donne-moi, s'il te plaît, le chocolat

Interrogation

questions fermées: une simple phrase indicative avec l'ajout de la particule interrogative ve ou moa, ou de l'adverbe angaha ou sahady.
Tonga ve ny taksy borosy?Est-ce qu'il est (déjà) arrivé le taxi-brousse?
Vita sahady ve ny asa?Est-ce que le travail est (déjà) terminé ?
Efa masaka ve ny vary?Est-ce que le riz est (déjà) cuit?
questions ouvertes: phrases commençant par un adverbe interrogatif.
Nanao ahoana ny faran'ny herinandro?Comment as-tu passé ton week-end?
Aiza izy?Où est-il?
Avy aiza ity taksy borosy ity?D'où vient ce taxi-brousse?
Fira ny ombinao?Combien de bovins avez-vous?
Inono no tadiaviano?Tu cherches quoi?
Iza no miresaka?Qui est-ce qui parle?
Manahoana i reninao?Comment va ta mère?
Mankaiza ity taksy borosy ity?Où va ce taxi-brousse?
Nahoana ianao no tonga?Pourquoi es-tu venu?
Ohatrinona ity omby ity?Combien coute ce zébu ci?
Rahoviana no ho tonga izy?Quand est-ce qu'il arrivera?

Négation

ne-pas: tsy ...
Tsy azoko.Je ne sais pas.
plus: tsy ... intsony
Tsy mila ny fanampianao intsony aho.Je n'ai plus besoin d'aide.
pas du tout: tsy ... velively
Tsy azoko velively.Je ne sais pas du tout.
pas du tout: tsy ... akory
Tsy azoko akory izay lazainao.Je ne sais pas du tout de quoi vous parlez.
impératif négatif: voir "Impératif"

Adverbes

Adverbes de lieu

Dans la grammaire malgache il y existe une distinction assez fine de la deixis par rapport à l'espace. La distance du locuteur peut être exprimée en sept niveaux qui vont d'une distance zéro à une distance très grande. Pour chaque degré, on distingue en plus la visibilité ou invisibilité de l'objet auquel on se réfère. En cas des pronoms démonstratifs, dans le cas visible on distingue en plus le singulier et le pluriel, ce qui est l'un des rares cas où le malgache différencie le nombre grammatical. Morphologiquement, la composition des adverbes et des pronoms démonstratifs de lieu est assez similaire et suit des règles très simples. C'est pour cela que les deux catégories grammaticales sont ici présentées ensemble.

La base de chacun des mots est la "racine", qui donne la mesure de la distance la plus petite à la plus grande: -ty, -to, -o, -tsy, -ny, -roa, -ry. Devant cette "racine" on place les préfixes indiqant qu'il s'agit d'un adverbe ou d'un pronom et indiquant la visibilité et l'invisibilité. Les préfixes sont résumés dans le tableau suivant:

adverbes:
a-: invisible
e-: visible
pronoms:
iza-: invisible
i-: visible
ire-: visible, pluriel

Parfois on trouve une forme d'écriture diacritique, comme irèo, èto. La diacritique n'est cependant pas obligatoire et dans la langue écrite on l'omet très souvent, cf. ireo, eto.

Certains adverbes et pronoms sont rarement utilisés dans le langage ordinaire et sont marqués d'un (*). Dans le tableau suivant une barre oblique sépare les mots qui référent aux objets visibles / invisibles; par exemple ety / aty pour juste ici (en vue) / juste ici (hors de vue). Comme mentionné ci-dessus, pour les pronoms démonstratifs, le pluriel n'existe que pour les objets visibles. Les adverbes de lieu (mais pas les pronoms démonstratifs), portent au passé le préfixe t-, par exemple ao - tao comme en Tonga tao Ihosy aho.Je suis arrivé à Ihosy.

distance nulle ou faible: -ty, -to
ety / atyjuste ici, tout près
ity / izaty*celui-ci (qui est tout près)

eto / atoici , très près
ito / izato*celui-ci (très près)
iretoceux-ci(qui sont très près)

distance moyenne: -o, -tsy
eo / aolà (près)
io / izaocelui-là (qui est près)
ireoceux-là (qui sont près)

etsy / atsylà (pas bien loin)
itsy / izatsy*celui-là (qui est pas bien loin)
iretsyceux-là (qui sont pas bien loin)

distance grande:-ny, - roa, -ry
eny / anylà-bas (un peu plus loin)
iny / izanycelui-là (qui est un peu plus loin)
irenyceux-là (qui sont un peu plus loin)

eroa / aroa*là-bas (assez loin)
iroa* / izaroa*celui-là (qui est assez loin)
ireroa*ceux-là (qui sont assez loin)

ery / arylà-bas (très loin)
iry / izary*celui-là (qui est très loin)
irery*ceux-là (qui sont très loin)