2014 Vanuatu, Ambrym
"Ambrym est un lieu entre le paradis et l'enfer.", j'entendais souvent dire mon ami et collègue Bertrand. Et il faut aussi savoir se reposer correctement, surtout quand il y a beaucoup de travail. Ainsi, après deux années passées ensemble dans l'enseignement sur l'île de Tanna, Bertrand m'a pris avec lui pour passer les vacances chez sa famille sur son île natale Ambrym, dans le petit village de Sesivi sur la côte ouest. La ligne célèbre de Bertrand s'auto-explique immédiatement après mon arrivée. Ambrym est une île merveilleuse, simple et essentiellement paradisiaque et les habitants ont des qualités similaires. Ce qui est infernal est la chaleur, qui est déversée dans des quantités insupportables sur ses pauvres habitants par le soleil, et d'après certains également par les trois volcans majestueux de l'île. Ils s’élèvent au milieu de l'île et même de la côte, on peut facilement voir dans la nuit leur lueur rouge au-dessus de l'horizon. Mais l'enfer pourrait être aussi une référence à la magie noire meurtrière. Ambrym est certainement reconnu pour cela. Quand mes amis de Tanna ont appris que je passerais quelque temps sur Ambrym, ils ont commencé un choeur de lamentations: "N'y va pas, quelqu'un te va jeter un mauvais sort!", "Tu ne vas plus jamais revenir, ils vont t'envoûter et quelque chose de terrible va t'arriver!" ... ou des conseils bien intentionnés: "Rappelles-toi de ne pas manger quoi que ce soit qu'ils vont te donner, ça serait sûrement empoisonné.". Celui, qui a passé plus de temps sur Vanuatu, sait bien, de quoi je parle. Bertrand reste calme sur le sujet et me dit avec l'autorité d'un expert, que dans son village, je suis en sécurité et que la magie noire n'est dangereuse qu'au nord de l'île. Je pars sans crainte, mais plein d'attentes.
Une réalisation importante se joint avec la chaleur au premier jour ... c'est-à-dire, que la seule eau douce disponible au village vient des sources thermales sur le rivage. Voyons, sources thermales bien chaudes. Et sans la chaleur tropicale. Génial. Heureusement, certains villageois ont construit des citernes pour y recueillir l'eau de pluie. Malgré cela pendant tout mon temps sur Ambrym, j'ai eu le sentiment permanent de soif et d'être bien cuit. Le me laissait seulement lorsque la température devient un peu plus raisonnable au cours de la soirée et les hommes du village se réunissaient au nakamal pour partager kava et pour parler.
La vie ici, comme partout au Vanuatu, est colorée. Un jour nous avons récolté le coprah sur une plantation de noix de coco. Un autre, nous partons avec le vieux fusil de Bertrand pour chasser les poules sauvages dans les montagnes d'Ambrym couvertes par la jungle. Le fait que chacun de nous ait finalement réussi à descendre des animaux était un miracle évident, car même à faire partir un coup de ce pauvre vieux nécessitait parfois un effort surhumain. Une autre fois, nous avons marché depuis Port Vato pendant cinq heures dans la nuit à travers la jungle et par les vieux lits de lave pour enfin arriver sur une plaine surnaturelle du désert volcanique et pour monter sur le volcan Marum. Une vue stupéfiante. Après le retour au village, nous préparions le "nalot" de fruit à pain et j'admire les couchers de soleil incroyables peints derrière la silhouette de l'île Malikolo. Je parlais avec les anciens du village sur les étoiles, sur la vie dans au village et sur les débuts de la mission, j'écoutais, j'apprenais d'eux ... et grâce à Bertrand même sur cette île lointaine je me suis senti à la maison.
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